Un cheval de Troie qui pille votre compte bancaire
Une société de sécurité
informatique a identifié un programme malicieux qui puise dans les comptes en
banque en camouflant l'opération.
Généralement, les malwares de type cheval de Troie
s'installent sur les ordinateurs pour transmettre à des
escrocs des données personnelles telles que logins, mots de
passe, e-mails, numéros de compte. Elles seront
utilisées dans un deuxième temps pour accéder à des comptes
privés en ligne. Mais il y a maintenant plus
direct : un virus qui, une fois installé, pompe votre
argent directement depuis votre compte bancaire.
C'est la société californienne Finjan, spécialiste en
sécurité informatique, qui l'a identifié. Elle le décrit dans un
rapport sur le cybercrime qui vient d'être publié. Ce
cheval de Troie vise pour l'instant les clients de banques
allemandes. Son principe est simple et assez terrifiant.
Tout commence comme souvent avec les virus : un e-mail avec
un lien vers un site Internet. Le site peut être
soit un vrai site, mais déjà infecté, soit un site conçu
exprès pour piéger l'internaute.
En cliquant et en arrivant sur les sites concernés, ce
dernier active sans le savoir un code malicieux. Celui-ci
exploite une faille de sécurité du navigateur et installe
sur l'ordinateur un programme, appelé URLzone bank,
conçu pour communiquer avec les sites de banques pendant la
session de connexion.
438 000 euros volés en 22 jours
A partir de là, l'escroc envoie à partir d'un serveur ses
instructions au programme malicieux qui lui retourne des
informations. Il peut alors connaître l'état du compte
(crédits, débits), les opérations effectuées (transferts,
virements, etc.) et, plus important, extraire des sommes.
Mais cela va plus loin. Avec toutes ces informations, les
escrocs peuvent s'assurer qu'ils pillent un compte qui
n'est pas déjà à découvert. Ensuite, ils prennent soin de
ne pas retirer de sommes trop importantes. C'est le
programme qui calcule lui-même la somme adéquate. Tout ceci
afin de ne pas alerter les systèmes de sécurité
de la banque en procédant à des retraits anormaux ou à la
régularité inhabituelle. Après quoi, le programme
ordonne un virement vers un compte contrôlé par les
escrocs.
La méfiance de l'utilisateur est elle aussi endormie grâce
à de faux relevés bancaires produits par le cheval de
Troie ! En consultant ses relevés de compte en ligne depuis
l'ordinateur infecté, la victime de ce piratage ne
s'apercevra de rien. En revanche, si cette consultation
s'opère depuis une autre machine, le problème sera
visible. Tout n'est pas perdu...
Les sommes détournées atterrissent sur des comptes de «
mules », et non sur les comptes des escrocs eux-
mêmes. Les « mules », comme dans les arnaques du monde
physique, sont des passeurs occasionnels,
embauchés pour participer à une arnaque, et payés avec une
commission sur le produit global du forfait.
D'après Finjan, 438 000 euros ont été ainsi volés en 22
jours courant août, à partir de quelques centaines
d'ordinateurs, même si plus de 6 000 machines ont été
infectées.
Pour éviter
tout problème, le premier réflexe doit être toujours le même : ne pas ouvrir
d'e-mails
douteux, en provenance d'expéditeurs
inconnus, ne pas cliquer sur des liens dont vous ne connaissez pas
l'origine. Et, dans le cas qui nous occupe,
consulter de temps en temps votre compte en ligne depuis un
ordinateur diffférent du votre...
Le mot de
passe Hotmail le plus courant est...
La semaine dernière, 20.000 comptes Hotmail étaient
piratés. L'occasion de redonner des règles de bon sens
quand à la création d'un mot de passe car...
La révélation du piratage de 20.000 comptes Hotmail a
permis une petite analyse de ces comptes piratés. Et il
apparaît que les utilisateurs de comptes Hotmail (mais cela
doit aussi s'appliquer aux autres comptes de
messagerie) ne sont pas très prudents. En effet, le mot de
passe le plus utiliser est... "123456". Pour l'originalité,
on repassera. Pire encore : le second mot de passe le plus
utilisé est "123456789". Autant dire qu'il est alors
facile pour un pirate de pénétrer votre compte.
Le bon sens veut que l'on change régulièrement de mot de
passe, rappellent les société spécialisées dans la
sécurité informatique. Et elle conseillent d'utiliser des
mots de passe longs, contenant des lettres et des chiffres
et si possible des minuscules et des majuscules. Mieux
encore, si l'éditeur du site les autorisent : utilisez des
caractères spéciaux comme "(" ou "-"...
votre mot de passe sera d'autant plus sûr
Mise à jour
du 6 octobre 2009
Suite à l'apparition de courriers électroniques véhiculant
un faux message de l'administration des impôts, le
ministère du Budget monte au créneau. Il publie un
communiqué ce 6 octobre pour alerter les internautes qu'il
s'agit d'une arnaque de type « phishing ». « La direction générale des finances publiques,
totalement
étrangère à cet envoi, rappelle qu’en aucun cas elle ne
fait des envois de ce type aux contribuables pour leur
demander des informations. Par ailleurs, le numéro de carte
bancaire n’est jamais exigé pour le paiement d’un
impôt ou le remboursement d’un crédit d’impôt. » indique le communiqué. Il est donc fortement déconseillé
de
répondre à ce courriel.
Mais la
Direction des Impôts va plus loin. Elle demande aux
internautes de lui transmettre les e-mails
frauduleux en question pour étayer « l'action judiciaire
qu'[elle] entend engager. »
Le « phishing » qui promet
une réduction d'impôts
Un e-mail censé provenir du
ministère du Budget promet aux internautes un remboursement d'impôt. Il
s'agit d'une arnaque de type hameçonnage.
Vous en rêvez, le ministère du Budget le fait : vous allez
être remboursé de 178,80 euros sur vos impôts. C'est
un courriel qui vous le dit. Mais pour obtenir cette somme,
il faut cliquer sur un lien dans le message et remplir
le formulaire qui s'affiche. Si vous ne l'avez pas déjà
compris, sachez qu'il ne faut rien faire de tout cela !
Ce message est en effet une arnaque de type phishing
(ou hameçonnage) actuellement en circulation. Plutôt
bien réalisé, il arbore le logo « officiel » République
française, semble provenir de la
Direction générale des
finances publiques, est signé Philippe Berger, conciliateur
fiscal adjoint (avec signature manuscrite), et porte en
bas de page un « copyright » ministère du Budget, des
Comptes publics et de la
Fonction publique.
Le texte annonce que « vous êtes admissible à recevoir
un remboursement d'impôt ». Pour en bénéficier, vous
devez seulement remplir un formulaire et attendre dix jours
ouvrables que votre dossier soit traité.
Une arnaque
globalement bien conçue
Une page imitant celles du
site des impôts
Ledit formulaire est accessible par un lien qu'il vous
suffit d'activer directement depuis l'e-mail. C'est là que
réside le danger : ce lien vous amène à
une page imitant celle du site impots.gouv.fr. Vous devez y saisir
votre nom, votre numéro de carte bancaire et votre code
PIN.
Premier problème, l'adresse du site n'est pas sécurisée, en
https, et est pour le moins fantaisiste (elle commence
par une série de chiffres). Ensuite, on vous demande votre
numéro de carte bancaire et le code que vous devez
composer au guichet pour retirer de l'argent ! Autant aller
vous jeter dans la gueule du loup...
L'internaute prudent aura aussi noté des maladresses de
formulation dans le libellé de l'e-mail, qui trahissent
une origine douteuse du message (« s'il vous plaît
soumettre la demande de remboursement d'impôt et nous
permettre... »). Mais dans
l'ensemble, l'arnaque est plutôt bien conçue, soignée et, pour une fois, sans
faute de
français. Il est vrai que depuis quelques temps, les
e-mails de phishing sont de plus en plus confondants de
réalisme. D'où le danger.
Toujours les
mêmes précautions à prendre
Une première vague d'hameçonnage aux couleurs du ministère
du Budget a circulé à la fin du mois de
septembre 2009, comme le révélait à l'époque le site
spécialisé dans la sécurité informatique Zataz.com. La
nouveauté, ici, réside dans la fabrication d'une fausse page du site des
impôts.
Les précautions à prendre sont
toujours les mêmes : ne
pas cliquer sur un lien dans un courriel douteux, ne
pas saisir de données personnelles et
bancaires sur une page non sécurisée, toujours passer par la page
d'accueil d'un site si vous voulez saisir de telles données
et ne pas faire d'opérations administratives, bancaires
ou autres directement depuis un e-mail. Le site
d'information juridique Juritel décrit ici la marche à suivre pour
détecter une arnaque de ce genre.
Ces dernières relèvent en tout cas du code pénal et
peuvent être punies de cinq ans d'emprisonnement et de
375 000 euros d'amende.
Et si jamais vous vous tombez dans le panneau, sachez que vous pouvez avoir des
problèmes pour
vous faire rembourser par
votre banque. En effet,
dans ce genre d'arnaque, c'est vous qui, de votre
plein gré, fournissez vos données bancaires. De plus, les
banques ont pris l'habitude de communiquer et
d'alerter leurs clients sur les dangers du phishing.
Alors prudence
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